Dire non de Edwy Plenel

dire non

Quatrième de couverture :

La France ressemble ces temps-ci à un Titanic dont l’équipage dirigeant irait droit vers l’iceberg, le sachant et le voyant mais ne trouvant rien pour l’empêcher. Économique, sociale, démocratique, européenne, culturelle, écologique, etc. : les crises s’accumulent dans une confusion du sens et une perte de repère dont aucune force ne semble capable de dénouer les fils, à l’exception des tenants de la régression la plus obscure vers le plaisir de détester ensemble – les Roms, les Arabes, les Juifs, les étrangers, le monde, les autres, tous les autres.
Nous ne sommes pas condamnés à cette fatalité. Urbaine, diverse et mêlée, dynamique et inventive, la France telle qu’elle est et telle qu’elle vit n’est pas conforme à cette image de régression, de division et de repli. Mais, entre cette réalité vécue et la politique supposée la représenter, le gouffre ne cesse de se creuser. Aussi la crise française est-elle d’abord une crise politique, crise de représentation, crise des institutions, fin de régime. Celle d’une République épuisée, à bout de souffle, impuissante et illisible, condamnée à vivre dans l’instant sans que le passage de l’hystérie sarkozyste à l’apathie hollandaise change la donne.
Allons-nous subir ou réagir ? Ne nous revient-il pas, dans la diversité de nos attentes et de nos espoirs, de relever la France en réinventant sa République, une République enfin conforme à sa promesse de liberté étendue, d’égalité approfondie et de fraternité retrouvée ? Ne sommes-nous pas requis, sauf à définitivement accepter cette servitude volontaire des peuples qui ne savent plus dire « non » ? Dire non est cet appel au sursaut, un sursaut démocratique et social qui rassemble et conforte afin de trouer l’épais brouillard qui, aujourd’hui, voile l’espérance.

Mon avis :

Je tiens tout d’abord à remercier les Editions Points et Livraddict pour cet envoi et cette lecture.

Edwy Plenel c’est souvent on aime ou n’aime pas. Créateur du célèbre pureplayer Medipart, l’auteur semble délaisser son métier de journaliste pour celui d’essayiste où l’on regrette parfois ses styles percutants d’articles pour des phrases dignes du personnage cherchant à rendre élaborée chaque idée.

Aucun lecteur, qui s’intéresse à la politique, ne pourra cependant se défaire de cette lecture fascinante qu’est « Dire non ». Plenel cherche clairement à réveiller une France qui sommeille, qui s’est désintéressée pour finir seulement par la critiquer. De belles idées que voilà pourtant il y a un bémol et c’est ce que je reprocherai à la plupart des ouvrages de ce type. Il s’agit d’un questionnement et d’une remise en question, d’une critique constante de la part de l’auteur sans donner aucune solution « concrète ». Là n’est pas son rôle et pourtant malgré le grand intérêt que j’ai porté à cette lecture je n’ai pas pu m’empêcher de penser à cette critique constante.

Si le personnage du journaliste vous intéresse et que vous appréciez ses interventions comme dans les matinales à France Culture vous apprécierez probablement cet essai. Pour une première lecture je me permets de vous conseiller « Le droit de savoir » aussi disponible en poche chez le Point, moins élitiste et un peu plus intéressant.

Note : 14/20

Incendies tome 2 de Wajdi Mouawad

Quatrième de couverture:

Lorsque le notaire Lebel fait aux jumeaux Jeanne et Simon Marwan la lecture du testament de leur mère Nawal, il réveille en eux l’incertaine histoire de leur naissance : qui donc fut leur père, et par quelle odyssée ont-ils vu le jour loin du pays d’origine de leur mère ? En remettant à chacun une enveloppe, destinées l’une à ce père qu’ils croyaient mort et l’autre à leur frère dont ils ignoraient l’existence, il fait bouger les continents de leur douleur : dans le livre des heures de cette famille, des drames insoupçonnés les attendent, qui portent les couleurs de l’irréparable.

Mais le prix à payer pour que s’apaise l’âme tourmentée de Nawal risque de dévorer les destins de Jeanne et de Simon.

Chronique:

J’ai dû lire cette pièce de théâtre dans le cadre de mes études, en littératures francophones, et il s’agit du premier coup de coeur de l’année 2015 ! Cette pièce est un deuxième tome mais peut se lire indépendamment des autres.

Nous suivons donc Jeanne et Simon dont leur mère vient de mourir. Cette dernière a confié à son notaire deux lettres, une pour Jeanne qui est censée la donner à son père et l’autre pour Simon qui est censé la donner à son frère. Les deux jumeaux apprennent l’existence d’un frère et d’un père qui ne serait pas mort. Ce simple évènement va entraîner le récit de cette pièce qui ne vous laissera certainement pas indemne.

L’écriture de Mouawad est agréable du fait que le lecteur oublie rapidement la théâtralité du texte. Tout en étant très poétique sa plume est simple. Mouawad parvient à nous faire voyager dans un pays dont il ne veut jamais prononcer le nom, probablement le Liban dont il est originaire, et fait marcher ses personnages sur les traces de leur mère et de leur histoire.

Cette pièce est assez courte et parvient à accrocher le lecteur du début à la fin. La fin est stupéfiante, terrible mais aussi si incroyable.  Mouawad se fait ici l’héritier des grands auteurs de tragédies grecques.

Pour le pressé : Une pièce incroyable qui plaira à tout le monde et se démarque par sa simplicité d’écriture et sa fin surprenante. Ne passez pas à côté de cette merveille !

Coup de coeur

Note: 19/20

La soif primordiale de Pablo de Santis

Quatrième de couverture:

Dans la Buenos Aires des années 50, à l’ombre de la dictature, Santiago, un jeune provincial, réparateur de machines à écrire, se retrouve responsable de la rubrique ésotérique du journal où il travaille et informateur du ministère de l’Occulte, organisme officiel chargé de la recherche sur ces thèmes et les vérités qu’ils recouvrent.
Malgré son scepticisme à l’égard du surnaturel, Santiago assiste à une rencontre de spécialistes des superstitions, y est témoin d’un meurtre et mis en contact avec « les antiquaires », des êtres extraordinaires qui vivent dans la pénombre entourés d’objets anciens, vendent de vieux livres et sont la proie de la soif primordiale, la soif du sang.
Le hasard ou le destin, mais surtout un étrange amour, puissant et troublant, amènera Santiago à ne plus résister à cette soif et il devra alors chercher à survivre, peut-être pour l’éternité, dans un monde hostile.

Chronique:

Je tiens tout d’abord à remercier Anna et les Editions Folio pour l’envoi de ce roman.

Nous suivons donc Santiago, depuis sa jeunesse dans un petit village jusqu’au jour où il travaille en ville à réparer des machines à écrire et se retrouve sans le vouloir en plein dans le monde de l’occulte. Pablo de Santis revisite complètement le mythe du vampire dans ce roman, appelés les antiquaires ils collectionnent les livres et vieux objets. Attrayant non?

Le style de l’auteur est particulier et le début du roman peine à démarrer mais une fois l’intrigue mise en place Pablo de Santis nous offre de superbes descriptions et une ambiance sans pareille. Le roman est avant tout philosophique, se penchant sur les différences de chacun, les hommes et les antiquaires et les moyens de braver ces barrières.

Contrairement à mes espérances, ce roman n’est que très peu fantastique et repose essentiellement sur la psychologie des personnages (ce qui n’est pas plus mal !) J’ai apprécié l’ambiance qu’a crée l’auteur et sa capacité à rendre compte d’un monde à mi-chemin entre la réalité et le songe. Il est pourtant dommage que les nombreux voyages de Santiago n’aient pas pu être décrit plus en profondeur.

Pour le pressé : Un roman plutôt long qui s’axe sur une ambiance hors du commun. Ou comment faire d’un livre fantastique une question du vivre ensemble.

Note: 13/20

Avant les hommes de Nina Bouraoui

Quatrième de couverture: 

C’est l’histoire d’un garçon qui vit seul avec sa mère dans un petit pavillon non loin d’une cité. C’est l’histoire d’un été, saison dangereuse et violente. C’est l’histoire de Jérémie, de son obsession pour Sami. L’histoire d’une désertion aussi. La
jeunesse est un état sauvage où tout peut arriver, tout peut se détruire, parce que tout tient sur une seule force : le désir.

Chronique: 

Voici un roman particulièrement court (85 pages) mais qui ne manque certainement pas de poésie. Nous suivons Jérémie, adolescent, au fil de sa vie et de son homosexualité. Jérémie souffre, des absences continues de sa mère qui est hôtesse de l’air mais aussi de sa sexualité qui n’a encore jamais été assouvie. Il ne s’agit pas d’un roman composé d’une intrigue, simplement de l’histoire d’une vie, ce qui n’empêche à la lecture d’être entraînante.

Nina Bouraoui, l’auteur, s’intéresse fortement aux thèmes de l’homosexualité, le déracinement, la nostalgie de l’enfance et le désir. Tous ces thèmes sont, plus ou moins, réunis dans ce roman. La poésie est à chaque coin de pages et la plume de Nina Bouraoui est prenante. Le lecteur est plongé dans une lecture mystérieuse où l’espace, le temps et le lieu ne sont jamais très précis.

Je vous conseille fortement ce roman de par le style de Nina Bouraoui, qui est une véritable perle. La rapidité de la lecture m’a cependant laissé sur ma fin. Un bien pour un mal puisque le but du roman n’est pas de suivre une intrigue mais un bout de vie.

Pour le pressé: Une lecture que j’aie énormément appréciée de par sa subtilité et sa poésie. A tous lecteurs avides de nouveaux styles !

Note: 16/20

Witch Song tome 1 d’Amber Argyle [Ancienne Chronique]

Quatrième de couverture: 

La chasse aux sorcières est ouverte !

Dans les profondeurs de la forêt, à l’abri de la haine des habitants du village voisin, Brusenna mène une existence paisible aux côtés de sa mère. Elle sait simplement qu’elle est une sorcière, une des gardienne de la nature qui contrôlent les éléments par leur force de leur chant. Quand, un matin, sa mère l’abandonne pour aller combattre un ennemi dont elle ignore tout, le monde de Brusenna bascule.

Jeune et sans expérience, elle se retrouve seule dans un pays ravagé par la sécheresse, où se lève le vent de la guerre. Les chasseurs ne tardent pas à la débusquer, car elle est désormais la dernière. La dernière des sorcières. Avec une seule mission : survivre. Et un seul allié, le Protecteur chargé de l’amener à bon port.

La dernière des sorcières parviendra-t-elle à empêcher leur chant de s’éteindre ? Sous la plume ensorcelante d’Amber Argyle, suivez Brusenna sur les routes d’un monde menacé, dans une quête où ses choix peuvent sauver ou condamner les Hommes !

Mon avis: 

Voilà un roman qui m’intriguait énormément de part sa couverture et son résumé je remercie énormément les éditions Lumen, en particulier Emily, pour leur confiance.

Une première chose: j’ai été subjugée par ce roman ! En effet, il est de plus en plus rare de trouver un YA stylistiquement correct et de bonne qualité. Pourtant Witch Song fait partie de ces fabuleuses exceptions. La traduction est incroyable. Les descriptions, le vocabulaire, bref l’écriture est juste magique ! Elle m’a transporté dans le monde de Brusenna. Ne vous laissez pas avoir par cette quatrième de couverture un peu déroutante car l’intérieur est un petit bijou !

Nous suivons donc Brusenna, jeune sorcière, qui vit avec sa mère, dans un village qui a pour horreur les sorcières. Les sorcières, dans ce roman, tirent leurs pouvoirs des chants et contrôlent les éléments. Ainsi Brusenna a pour ascendant la terre, elle peut donc mouvoir les plantes, les arbres… Cependant, un beau jour, sa mère l’abandonne afin de livrer bataille contre un ennemi, inconnu de Brusenna. Dès lors l’aventure commence pour cette dernière et elle ne sera pas de tout repos !

Autant vous dire que je suis complètement charmée par cet univers très bien construit qui ne laisse pas de place au hasard. Les personnages et l’univers sont développés à tel point que je me les imaginais aisément. Ps: Mon Dieu les descriptions des marchés commerçants et de la nourriture m’ont fait plus d’une fois saliver !!

Tout en étant un roman assez épais, je ne me suis pas ennuyée une seule fois et l’auteur (pour une fois en YA !) a réussi à m’étonner par la tournure des choses. Amber Argyle ne fait pas dans les sentiments, oui les lecteurs YA ont droit à de l’action et de la tristesse, le récit n’en est que plus réel. Jusqu’à la fin j’ai été impressionnée par les retournements de situation. Je suis sûre d’une chose je vais garder ce livre pour le faire lire à mes enfants (oui je suis très prévoyante n’est-ce pas!) car c’est bien la première fois qu’un livre jeunesse possède un niveau stylistique, une âme. 

Enfin un Young Adult de qualité !

Note : 17/20

King’s Game de Nobuaki Kanazawa [Ancienne Chronique]

Quatrième de couverture: 

Nobuaki est réveillé en pleine nuit par un étrange SMS qui met au défi deux de ses camarades de lycée de s’embrasser. Le mystérieux expéditeur du message prétend que la classe entière participe à un “King’s Game”. Jour après jour, les défis se succèdent, et les lycéens sont bien obligés de se rendre à l’évidence : ils ont 24 heures pour s’exécuter et la sanction en cas de désobéissance est la mort.

Suicides ou meurtres ? Puissance occulte ou criminel de chair et de sang ? Où qu’elles soient, quoi qu’elles tentent pour s’échapper, la mort vient trouver ses jeunes victimes, infaillible. Le couperet se rapproche dangereusement de nos héros… Parviendront-ils à découvrir la vérité avant qu’il ne s’abatte ?

Mon avis: 

Avant j’étais fan de mangas mais ça c’était avant. Oui très mauvaise introduction/blague mais il fallait que j’explique tout de suite mon cas, j’ai eu ma « période manga » mais à présent j’en lis très peu par soucis de budget mais aussi de scénario (il n’est pas rare qu’une série s’essoufle au bout du 222755 tomes…) BREF en voyant le partenariat qui proposait la version roman de King’s Game je me suis jetée dessus et je ne peux que remercier Livraddict et Lumen Editions parceque j’ai adoré ma lecture !

Nous nous retrouvons directement projeté dans l’univers lycéen japonais assez différent du nôtre fait de bassesses, de timidité exacerbée mais aussi d’une technologie omniprésente. Notre héros, du nom de Nobuaki étrange similitude avec celui de l’auteur soit dit en passant, a une vie ordinaire dans sa classe de seconde et avec sa nouvelle petite amie jusqu’au jour où il reçoit un texto qui lui indique que le jeu du roi commence dans sa classe. Le jeu du roi s’avère être assez connu au Japon, l’idée étant qu’une personne mystère est le roi et propose des défis. Bien entendu celui-ci est bien plus différent et malsain. Chaque texto décrète un ordre que les personnes concernées doivent appliquer au pied et à la lettre au risque de perdre leur vie.

Cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu un livre aussi prenant et opressant, tout ce que je voulais c’était le terminer et enfin connaître le dénouement, la réponse à toutes ces interrogations qu’on se pose au fil de la lecture de ce dernier.

J’ai beaucoup aimé le principe du un ordre = un chapitre, cela permet un dynamisme mais aussi un autre moyen de pression sur le lecteur à chaque fin de chapitre il est écrit le nombre de survivants et de morts. Les plus curieux comme moi iront voir avant d’avoir terminé leur lecture et se demanderont bien qui seront les survivants mais aussi qui est le roi.

Un roman que l’on peut vraiment qualifier de page turner avec une fin surprenante mais pas moins décevante. Je préviens néanmoins que ce roman n’est pas fait pour les âmes sensibles, il est conseillé à partir de 14 ans mais même du haut de mes 20 ans j’ai eu quelques frissons en le lisant 😉

Note: 15/20

Le casse du continuum de Léo Henry [Ancienne Chronique]

Quatrième de couverture: 

Ils sont sept. Les meilleurs dans leur domaine respectif: maniement d’explosifs, charisme, assassinat, braquage, séducation… Ils n’ont, a priori, rien en commun mais vont devoir mettre de côté leurs rivalités et s’associer pour une mission secrète hors du commun. En cas de succès, ils pourraient devenir les sauveurs de l’humanité tout entière. En cas d’échec : la mort ou pire encore. L’enjeu? Réussir le casse du continuum.

Mon avis: 

Un roman qui m’a de suite attiré par son résumé et son mystère et qui m’a étrangement fait penser au film Insaisissables. Je remercie énormément Folio pour ce bon moment de lecture.

Le roman se compose de plusieurs parties et nous suivons donc les sept héros à tour de rôle découvrant ainsi leurs spécialités mais aussi leurs faiblesses. C’est ainsi que ces derniers vont se retrouver et se lancer dans une mission de haut vol… Afin de prolonger le suspens de ce roman je ne vous en dirai pas plus !

Lisant de temps en temps de la SF je ne pensais que ce roman me poserait problème et pourtant l’écriture m’a bloqué dès la première page. Léo Henry nous plonge au coeur de son univers dès les premières pages, à vos risques et périls cher lecteur car oui il est très difficile au début d’entrer dans l’histoire. Bien entendu on finit par s’habituer à ce style très original qui me rappelle Boris Vian de part ses néologismes mais le manque d’explication rend souvent la lecture confuse.

Malgré tout j’ai beaucoup aimé la découpe de l’histoire en partie qui apporte un certain dynamisme et une impatience (dans le bon sens du terme) chez le lecteur. J’ai apprécié cette histoire originale et désarçonnante. Léo Henry est un auteur à suivre de près si vous êtes fan de SF, j’aimerais d’ailleurs lire un des ses romans extérieur à ce genre afin d’apprécier pleinement sa plume. Si au contraire vous êtes novice en la matière je ne vous conseillerai malheureusement pas ce roman qui vous déstabilisera par son entrée en matière trop brutale.

Note: 12/20

La douleur de Marguerite Duras [Ancienne Chronique]

Quatrième de couverture: 

« J’ai retrouvé ce journal dans deux cahiers des armoires bleues de Neauphle-le-Château.
Je n’ai aucun souvenir de l’avoir écrit.
Je sais que je l’ai fait, que c’est moi qui l’ai écrit, je reconnais mon écriture et le détail de ce que je raconte, je revois l’endroit, la gare d’Orsay, les trajets, mais je ne me vois pas écrivant ce Journal. Quand l’aurais-je écrit, en quelle année, à quelles heures du jour, dans quelles maisons ? Je ne sais plus rien. […]
Comment ai-je pu écrire cette chose que je ne sais pas encore nommer et qui m’épouvante quand je la relis. Comment ai-je pu de même abandonner ce texte pendant des années dans cette maison de campagne régulièrement inondée en hiver.
La douleur est une des choses les plus importantes de ma vie. Le mot « écrit » ne conviendrait pas. Je me suis trouvée devant des pages régulièrement pleines d’une petite écriture extraordinairement régulière et calme. Je me suis trouvée devant un désordre phénoménal de la pensée et du sentiment auquel je n’ai pas osé toucher et au regard de quoi la littérature m’a fait honte. »

Marguerite Duras

Mon avis:

Voici un roman que je voulais lire depuis qu’un ami m’en avait fait l’éloge il y a quelques mois je remercie Folio de me l’avoir gracieusement envoyé.

La douleur est composé de 5 textes que l’on pourrait vite comparer à des nouvelles si celles-ci n’étaient pas toutes liées les une aux autres. On aborde, ici, le thème de la seconde guerre mondiale et ses différentes aspects et points de vues passant du collaborateur à l’amante attendant que son mari revienne du front.

Le point fort de ce roman s’avère être l’alternance entre la réalité et la fiction Marguerite Duras ayant vécu la seconde guerre mondiale peut se permettre de jouer avec le lecteur qui finit par se demander si cette nouvelle est vraie ou pas.

Il s’agit du deuxième roman que je lis de Duras et son écriture est toujours aussi poignante, voire même plus. Les descriptions sont de vrais petits bijoux mais des scènes assez dures et une plume tellement unique ajoutent une difficulté de lecture pour les novices (de son style). A tel point unique que je nous conseillerais pas La douleurcomme première lecture de Duras penchez-vous plutôt vers Moderato Cantabile, un sujet toujours assez ardu à aborder mais moins que celui de la seconde guerre mondiale.

Ce roman porte sur l’humain et ce qu’il est capable de faire par amour, par dévotion mais aussi par égoïsme et naïveté.

Note: 14/20